jeudi, novembre 02, 2006

Les Promesses

À l'époque, encore petit, en deuxième année je crois. On apprenait à l'école les mystères de la religion catholique. Rappelez-vous : Quelque-chose qu'on ne peut pas comprendre mais que l'on doit croire d'emblée parce que l'institution de l'église est de droit divin. C'était un grave péché de ne pas y croire aveuglement.

Pour la trinité ça pouvait aller parce que même les éminences qui venaient nous l'apprendre ne semblaient pas s'y comprendre eux-même: Un Dieu, trois personnes "hypostase" différente mais en une seule!! Moi j'accrochais sur le fait que l'on me dise que Dieu pouvait savoir tout ce que j'ai fait hier et même ce que je ferai demain! Je me suis toujours pensé plus intelligent que les grandes personnes alors dans mon profond scepticisme, je péchais.

Pour le passé il n'y avait pas de problème mais que Dieu puisse savoir ce que je ferais le lendemain alors que je l'ignorais encore moi-même, désolé mais j'embarquais pas là-dedans. Quand même, fallait pas me charrier.

Un soir, je peux affirmer que j'étais en deuxième années car je me souviens de la maîtresse, je suis seul dans ma chambre et soudain j'entends une voix qui me demande si j'accepterais de devenir prêtre. Je précise qu'il n'y a personne à coté de moi mais la voix est très réelle. J'ai 7 ou 8 ans pas plus. Je suis calme et je prends mon temps pour répondre, je pense... Je finis par dire oui mais à une condition. La voix me demande laquelle. Étant particulièrement tourmenté par le fait que quelqu'un puisse savoir l'avenir à l'avance. Je dis : À condition de voir dans l'avenir. La voix me redemande si je promets, je dis oui en me disant qu'une fois que je serai grand, ce sera sûrement facile.
Le lendemain j'avertirai ma mère que quand je serai grand je serai prêtre mais comme la semaine précédente c'était menuisier elle n'en fait pas de cas. Pour ce qui est de la voix, je n'en parlerai à personne comme si je savais que c'était tabou. Je savais surtout, par induction, que c'était inoffensif. Cette promesse ne m'a jamais tourmenté, en fait je l'ai oublié pendant très longtemps.

J'appellerai cette voix l'ange de Dieu, c'est ainsi qu'on la nomme en théologie. Elle reviendra à la charge. Aujourd'hui je peux affirmer que je ne serai fort probablement jamais prêtre et que la voix à bien rempli sa part du marché.