mercredi, novembre 08, 2006

Le conte de fées

Je suis toujours en deuxième année, au début des années soixante. On comprendra plus tard pourquoi je me suis rappelé cet évènement quelque vingt ans après.

Un soir après m'être couché, j'aperçois un livre sur une chaise près de mon lit. Je rallume la lumière et je prends ce livre. Sur la page couverture il y a une auto de police avec beaucoup de boucane qui enveloppe un camion. Une autre chose qui attire immédiatement mon attention l'auteur a le même nom que moi! Ce livre que je tiens dans mes mains est en carton épais. Je tourne les pages et je regarde les images et je lis ce qui est écrit en dessous. Ils y en a beaucoup des images: un juge à l'envers, des avocats, une patineuse artistique, des bidons rouges et verts, un prêtre. je ne perds pas mon temps à lire les grands textes, mais j'essayerai de lire dans le milieu du livre un texte appelé "le jugement" et j'abandonnerai en me disant que des enfants ne pourraient pas comprendre des mots comme : paradoxale, concordance, probante et divergente. Mots que je ne comprenais pas moi-même mais j'essayais de comprendre cette grande phrase.

Le lendemain matin le livre était toujours là et je regarderai les images encore une fois. J'étais plutôt intelligent pour un enfant de huit ans. j'aimais bien lire les livres de bande dessinée de
Sylvain et Sylvette
avec le loup, le renard et le sanglier.

Deux illustrations attirèrent particulièrement mon attention à un point que je questionnerai ma maîtresse le lendemain à l'école. Il s'agit d'une espèce de machine comme le dactylo de ma soeur mais en lieu et place de la feuille c'est une petite télévision et une autre image qui illustre trois juges mais l'un deux est une femme. Je me souviens aussi que le prix du livre était de $100.00 mais moi j'essayais de faire $10.00 avec ce chiffre car c'était insensé. En fait même aujourd'hui un tel livre se vendrait au alentour de $25.00. Aussi je remarquai le nom Stanké sur la couverture et à cette époque ce nom était associé à une émission du dimanche soir où Alain Stanké entretenait le monde sur les O.V.N.I. ou à tout le moins on en parlait dans son émission et cela me captivait. Je me souviens d'avoir fait le rapprochement.

Le lendemain à l'école ma maîtresse régulière est absente et c'est la maîtresse de quatrième année qui la remplace. je lui demanderai quand même si cela se peut une femme juge. je la questionnerai pour savoir si ça existe un dactylo avec une télévision au lieu d'une feuille. Je lui demanderai si elle connaît quelqu'un qui écrit des livres et qui a le même nom que moi. Je me rappelle très bien lui avoir demandé ce que ça voulait dire des numéros de bobines dans un conte de fées. J'avais beaucoup de questions pour cette maîtresse ce matin là.

Le soir en revenant de l'école je monterai à ma chambre pour voir le livre mais il n'était plus là. Je me souviens d'avoir accusé ma soeur de l'avoir pris ou caché. Je décrivais le livre à ma mère mais personne ne l'avais vu ou pris. J'imagine que je finirai par oublier cette histoire.

Je me remémorerai ce moment de ma vie quand je comprendrai que ce livre c'est moi qui va l'écrire. Ce que j'ai fait après l'avoir vécu, mais même aujourd'hui il n'est toujours pas publier. Par contre je l'ai mis sur internet: Bidonneux et la Fée Monika.

Ce conte de fées, car s'en est un, a été difficile à écrire, plus de dix ans, car j'essayais de me rappeler au lieu de créer. Finalement j'aurai un sérieux coup de main pour l'écrire mais ce sera pour un autre texte plus tard sur ce blog.
Cet épisode de ma vie est vraiment extraordinaire. Il y avait un petit bout d'homme qui ne croyait pas que l'on puisse savoir ce qu'il ferait le lendemain.